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J’ai commencé la masturb*tion dès la sortie d’internet aux environs des années 2008 avec l’arrivée de ma puberté. J’ai grandi dans une famille où il y avait plein de sujets tabous. Mes parents lorsqu'ils se faisaient la bise (seulement pour l’aïd) nous étions "mort de rire" parce que nous étions gênés. C'était d'ailleurs les seules fois où ils marquaient un signe d'affection devant nous. Ma mère m’a toujours fait très peur des garçons et de ce qu’ils pouvaient faire comme mal aux filles. Lorsque nous regardions la télévision et qu’il y avait des scènes de bisous, câlins ou de déshabillement dans les films, séries ou publicités, mes parents ou nous, nous empressions de changer. Il n'y avait jamais d'explications seulement « c’est hchouma ».
Quoi qu’il en soit, voir le début de ces scènes a suscité en moi l’envie devoir ce qui allait se passer après. J'avais envie de voir ce genre de scènes alors je rappelle que j’avais moins de 15 ans en 2008. J’ai commencé à rechercher sur internet ce genre de scènes, ce qui m’a amené à tomber sur des sites porn******. Allahou-l-mousta'an, j’ai été tentée et après avoir vu sur internet des vidéos de masturb*tion, j’ai expérimentée sur moi de multiples fois, jusqu’au jour où j’en suis devenue accro, littéralement accro. Je pense même que, j’ai perdu mon hymen toute seule aux wc juste pour avoir essayer ce que j’avais vu sur l’ordinateur. Je n’avais pas de téléphone mais j’en profitais quand j’étais seule à la maison. A côté de cela, dans la vie de tous les jours, j’étais la fille que les gens mettaient de côté. J’étais gentille mais j’étais celle dont tout le monde se moquait car je n’étais pas à la mode, etc mais ça me passait au-dessus de la tête.
Aujourd’hui, je suis mariée et j’ai des enfants. Malgré cela, je n’ai jamais réussi à me détacher de cette "habitude". Lorsque je me force à ne pas faire cet acte, cela se transforme en des crises d'hyperphagie (ingérer de grandes quantités de nourriture, de manière compulsive, irrépressible et quasi automatique). Je ne me bats plus car al hamdou li LLAH, mon quotidien est chargé. Cependant, dès que je suis seule chez moi, allongée, l’envie me prend et prend souvent le dessus. Si je peux donner un conseil aux mamans et je pense que cela aide : c’est de parler à vos filles et expliquer leur clairement de quoi il s’agit. Surtout si vous avez la tv à la maison ou que vous regardez des films avec vos enfants. Pour certains enfants cela ne va pas susciter de curiosité mais pour d’autres, cela peut développer cette curiosité où finalement l’enfant va vouloir en savoir plus seul et tomber sur des choses haram !
Personnellement, je sais qu'en théorie je peux me passer de cette chose car je suis mariée. Mais je ne sais pas pourquoi, je n'arrive pas à m’en détacher même si je l’ai dit plus haut, j’essaye de me forcer. De plus, en tombant sur les historiques de mon époux, je me suis aperçue qu’il était également éprouvé par la consommation de contenu à caractère sexuel. J’ai bien essayé de lui en parler mais il a nié en mentant et en utilisant des prétextes qui ne tiennent pas la route. Aujourd’hui, je n’arrive pas à savoir comment gérer ce péché et cette tromperie de la part de mon mari car je le pratique encore moi-même. C’est comme si j’étais éprouvée à cause de mon péché en ayant eu un mari éprouvé par les mêmes vices que moi. Je ne sais pas expliquer d’où viennent ces pulsions mais j’ai l’impression d’être condamnée à vivre toute ma vie avec ce sentiment de culpabilité.
Enfin, je conseille sincèrement aux sœurs de ne pas s’approcher de cela car il est très difficile d’en sortir et le plaisir éphémère ressenti sur l’instant T n’est rien face au poids de la culpabilité avec lequel on doit vivre au quotidien.