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Voici un petit témoignage sur la belle histoire d’un couple. Un couple qui a traversé de grandes épreuves mais qui est toujours aussi soudé après plus de 14 ans de mariage -اللهم بارك-. Lorsque j’interrogeais le frère sur le secret de la longévité d’un couple, il me répondit alors en un mot : « PATIENCE ». Certes, c’est un mot qui revient souvent mais lui sait de quoi il parle. En effet, dès le début, son couple a rencontré des difficultés à concevoir un enfant. Au total, 7 fausses couches et 2 prières sur le mort effectuées.
D'après Abou Houreira -رضي الله عنه-, le Prophète -صلى الله عليه وسلم- a dit: « Les enfants morts des musulmans sont dans le paradis, c'est Ibrahim qui s'occupe d'eux ». (rapporté par Ahmed n°8324)
Ils ont toujours patienté, revenant sans cesse à Allah, en sachant fermement que c’est Allah qui donne et c’est Lui Qui reprend, qu’Il est le Sage par excellence, le Juste -سبحانه وتعالى-.
« Alors, Zakariyya pria son Seigneur, et dit : Ô mon Seigneur, donne-moi, venant de Toi, une excellente descendance. Car Tu es Celui qui entend bien la prière. » (sens approximatif sourate La Famille d'Imran, verset 38)
Dans leurs différentes épreuves, le frère n’a eu de cesse de patienter, d’assister sa femme et de se comporter en homme. En effet, lorsque survient un événement tragique, l’homme doit gérer ses émotions afin d’apporter son soutien à son épouse. Sa femme consciente de la réalité dans laquelle ils vivaient, lui proposa même de prendre une deuxième femme afin qu’il puisse connaître la joie d’être père. Cependant, le frère patienta. Regardons comment la sœur, a fait abstraction de sa jalousie afin que son mari ressente la joie d’être père. Regardons comment elle a su être reconnaissante envers son mari qui ne l’a jamais fait culpabiliser et s’est toujours montré fort devant elle. Face à tout cela, le frère n’a jamais pensé au divorce. Ils n’ont eu de cesse d’invoquer Allah. Dans leurs épreuves, ils furent également confrontés à de la sorcellerie. Encore une fois, ils ont fait preuve de patience. Et comme le rappelle ce frère : « tout le monde entend le mot patience en pensant que c’est facile, alors que non ». Ils auront patienté pendant plus de 7 ans avant qu’Allah leur permette de goûter au doux sentiment d’être parent.
« A côté de la difficulté est, certes, une facilité! »
(sens approximatif sourate L'ouverture, verset 5)
En parallèle à leurs épreuves, il y avait aussi une vie de couple à gérer, l’amour à préserver. Et parmi les conseils que l’on peut en tirer :
- être patient(e) : oui patienter. Combien de couple se déchire pour des problèmes moindre que cela ? Patientons l'un sur l'autre ; surtout si nous avons des enfants ensemble. Fournissons les efforts nécessaires à la préservation de notre couple. Si l'un de nous a de mauvais comportements et/ou des manquements religieux ne l'oublions pas dans nos invocations.
- être à l’écoute : durant ces longues années, le frère n’a eu de cesse d’être à l’écoute de sa femme, de l’assister. En est-il de même pour nous ? Sommes-nous à l’écoute de notre époux(se) ? Sommes-nous celui/celle auprès de qui, il/elle peut trouver du réconfort ?
- être indulgent(e) : c’est-à-dire savoir pardonner ses fautes. Il se peut que nous trouvons pleins de défauts à notre époux(se). Après la séparation nous nous rendrons peut-être compte qu'Iblis -لعنه الله- nous les a exagérées.
- communiquer : il est important de dire les choses qui seront utiles et constructifs pour l’avancée de notre couple. Cependant, communiquer c’est aussi agir en fonction de ce qui a été dit. Si l’on se confie à une personne et que l'on ne voit d’elle aucun changement, que pensera-t-on ? « Que je parle ou pas rien ne change donc autant ne rien dire ». Par la suite cela engendra un cercle vicieux aimé d’Iblis -لعنه الله-.
- être sincère dès le début sur sa "pratique" religieuse : ce qui est voulu par cela c’est d’être honnête avec le/la prétendant(e). Il n’est pas utile de se faire passer pour plus pieux que l’on ne l’est. Et renseignons-nous aussi sur notre prétendant, un beau qamis et une belle barbe ou un beau jilbeb ne sont pas un gage d’une grande spiritualité. Certes cela reflète l’apparence des gens du bien mais une fois marier nous vivons avec les caractères d’une personne. Si un prétendant vient à vous sans que vous puissiez voir ses parents méfiez-vous. En somme, soyons honnêtes envers nous-mêmes et envers les autres.
Le frère nous rappelle également de ne jamais rien prendre pour acquis et que l’on en aura jamais fini de patienter. Après autant d’années en couple, il y a une meilleure compréhension, cohabitation entre les époux « parfois plus besoin de parler, un regard, un geste, suffisent ». Certes ils ont fait preuve l’un envers l’autre d’un véritable amour car ils se sont aimés fillah et ont depuis tout ce temps cheminé ensemble dans leur vie de couple et leur religion.
« Quiconque craint et patiente... Et très certainement, Allah ne fait pas perdre la récompense des bienfaisants »
(sens approximatif sourate Yusuf, verset 90)
Qu’Allah récompense le frère pour son témoignage et préserve sa famille et lui accorde encore plus d’enfants. Qu’Allah préserve les couples et les enfants des musulmans.